En novembre 2013, Dublin fut l’hôte de la conférence biannuelle de l’association CUMULUS. Ce fut une occasion de rencontrer beaucoup de chercheurs et chercheuses de grande qualité et des représentants d’établissements pleins de projets qui travaillent chacun dans leur coin et qui cherchent à échanger, serrer des mains, confronter leurs pratiques et leurs réflexions. Dublin nous a tous ravis avec un temps inhabituellement splendide. L’organisation fut parfaitement huilée et les congressistes eurent plus d’une fois l’occasion de se rendre compte que la Guinness n’est pas la meilleure Stout que l’Irlande a à offrir au monde (et que l’Irlande a plus que de la bière et U2 à offrir au monde).
Pour moi, le thème proposé à Dublin, traitant du rôle du design dans les tumultes économiques actuellement vécus dans le monde, tombait à pic. Deux de mes étudiantes de maîtrise viennent de terminer leur travail sur la consommation et j’allais enfin pouvoir soumettre à un auditoire savant l’approche générale développée dans leurs travaux, en plus de livrer quelques bribes des résultats obtenus. Qui plus est, CUMULUS Dublin allait me permettre de rencontrer, enfin, les membres du réseau DESIS, plateforme d’agrégation et de diffusion de projets d’innovation sociale et d’analyse de l’apport du design à ces innovations. De fait, CUMULUS Dublin fut très largement animé par les chercheurs orbitant autour de DESIS.
La dernière journée du colloque était allouée à l’organisation d’ateliers. Dans les sociétés savantes que je fréquente, les colloques à présentation ont de plus en plus mauvaise presse. Les possibilités d’interactions y sont réduites au minimum, les présentateurs ont très peu de temps pour se faire valoir (15 minutes à Dublin). Aussi, et dans un souci de durabilité et d’économie des ressources publiques, on a vu apparaître de plus en plus d’événements qui intègrent des activités parallèles offrant à ceux qui y participent cette rare et riche opportunité d’accomplir un travail en commun : tables rondes, ateliers divers, séminaires, classes de maîtres, conversations, etc. Deux des ateliers prévus au programme à Dublin étaient directement associés à DESIS et, anxieux de pouvoir me joindre à la réflexion des membres de ce réseau, je décidai d’y accorder ma journée entière. L’atelier du matin fut animé par Kakee Scott, une jeune chercheuse de Parsons The New School for Design à New York, assistée par sa directrice Nadia Elrokhsy et traitait des nouvelles avenues économiques ouvertes par le design et l’innovation sociale. Cette séance fut fort bien menée. Elle associait à un travail de scénarisation demandé aux participants, une présentation du projet de la doctorante et une intervention compétente de sa superviseure.