Thématique
Depuis son émergence comme programme d’éducation pour les artistes et artisans, et sa cristallisation sous la forme d’une pratique professionnelle ayant une identité propre, le design a toujours revêtu une dimension politique. On ne répètera sans doute jamais assez que l’école du Bauhaus, berceau du design, a été fermée en 1933 dans un effort des autorités allemandes pour mettre un terme à ce qui apparaissait alors comme un dangereux mouvement critique.
C’est ce projet politique que l’on retrouve aujourd’hui dans la doctrine de plus en plus admise que le design représente un vecteur de socialisation, d’émancipation des populations et d’encapacitation des personnes. Cette thèse, parfois présentée comme une évidence, s’est érigée à la faveur de l’injonction à la participation, aujourd’hui omniprésente dans les projets de politiques publiques et de développement communautaire, et de l’intensification parallèle du recours aux méthodes participatives et collaboratives dans de nombreux secteurs du design.
Cette troisième édition du colloque Intersections du design vise à permettre l’examen de la doctrine, des pratiques et de la norme politique du « co » qui imprègnent aujourd’hui largement la discipline du design.
L’entrée par le thème de la démocratie devrait ainsi favoriser des conversations sur plusieurs plans :
- politique (le codesign est-il la forme du design des démocraties matures ? quel est le rôle et la nature de l’expertise en design dans ces démocraties ?) ;
- social (quelles sont les attentes investies dans le codesign ? quel est son impact ?) ;
- méthodologique (quelles conditions la démocratie impose-t-elle aux normes et pratiques du du design ?).
Formule
Les interventions attendues prendront la forme de conférences (études de cas, recherches en cours, description de pratique, etc.), éventuellement étayées par des démonstrations d’artefacts
Les communications présentées seront regroupées dans des actes de colloques publiés par Design et société.
Le colloque est ouvert à toutes les chercheuses et tous les chercheurs, en émergence ou confirmés ; à tous les praticiens et praticiennes, établis ou en début de carrière, et à tous les étudiants et étudiantes des cycles supérieurs (maîtrise, doctorat).
Soumission et sélection
Les personnes souhaitant proposer une intervention doivent faire parvenir un résumé de 500 mots maximum de leur proposition, en précisant leur nom, leur statut, leur établissement d’attache et leur courriel. Les propositions doivent être transmises par courriel à gds@umontreal.ca au plus tard le 7 mars 2022.
Les résumés seront évalués par un comité scientifique sur la base des critères suivants :
- pertinence/originalité du sujet;
- qualité de l’approche méthodologique ou de la démarche ;
- contribution à l’avancement des connaissances ou des pratiques.
- Une réponse aux auteurs sera acheminée fin mars 2022.